QUITTER SEREINEMENT L’ÉLEVAGE INTENSIF

Il apparait depuis quelques années comme évident que l’élevage intensif court à sa perte. Dans cet article nous allons vous aider à comprendre comment la France s’est plongée et noyée dans l’élevage intensif. Nous vous expliquerons en quoi il est néfaste pour les Hommes et pour la Terre. Nous mettrons ensuite en avant les quelques […]

Il apparait depuis quelques années comme évident que l’élevage intensif court à sa perte. Dans cet article nous allons vous aider à comprendre comment la France s’est plongée et noyée dans l’élevage intensif. Nous vous expliquerons en quoi il est néfaste pour les Hommes et pour la Terre. Nous mettrons ensuite en avant les quelques pistes et réflexions importantes pour quitter ce mode d’élevage très controversé. Il existe de nombreuses possibilités qui permettraient un retour à une agriculture raisonnée, innovante, dans le respect des animaux et des consommateurs. 

Quitter sereinement l’élevage intensif est possible et constitue un programme ambitieux et porteur d’espoir à bien des niveaux !

  1. Les dérives de l’élevage intensif.

Comment en sommes-nous arrivés là ? 

Depuis une trentaine d’années le niveau d’industrialisation de l’élevage s’est intensifié grâce notamment à des subventions publiques et à l’action des gouvernements qui se sont succédés. La législation concernant l’installation et l’agrandissements des élevages a « motivé » les exploitants à se projeter différemment en privilégiant la quantité à la qualité. 

Lorsque des fonds sont engagés pour multiplier les bâtiments, les cheptels et outils agricoles, les résultats sont attendus. Lorsque les mentalités changent et que le marché évolue vite, il est difficile pour les agriculteurs de faire marche arrière lorsque les fonds empruntés sont loin d’être remboursés. C’est un cercle vicieux. Les agriculteurs mal conseillés se voient mis au pied du mur : obligés de poursuivre dans l’élevage intensif. 

Les agriculteurs ont été encouragés par l’Etat pour agrandir leurs fermes. Les banques suivent si les subventions s’annoncent. Il est facile finalement de s’agrandir. Il est plus difficile ensuite, voir impossible, d’être accompagné, encouragé, rassuré. Les contrôles disparaissent, le régime d’enregistrement est moins exigeant, plus léger, absent en quelque sorte.  Auparavant, les élevages de plus de 450 animaux devaient obtenir une autorisation des autorités publiques pour tout changement, que ce soit pour une installation ou pour un agrandissement. Aujourd’hui cela concerne uniquement les exploitations de plus de 2000 animaux. Il est donc aisé de plonger sa ferme dans une tout autre dimension avec toutes les dérives que cela implique. 

En quoi l’élevage intensif est-il nocif ?

Lorsque l’élevage est pratiquement de façon industrielle il devient une menace pour le climat. Des exploitations sont ainsi responsables de la déforestation, de la pollution des eaux et des sols, et de l’émission massive de gaz à effet de serre. C’est là tout le problème : l’élevage détruit l’élevage. Le monde paysan n’est plus le même. Il effraie alors qu’il est destiné à rassurer, à faire vivre les Hommes. 

L’élevage français est entré dans cette crise internationale et peine à en sortir. Des exploitations ont triplé leurs élevages, comme par exemple pour les porcins en Bretagne. En conséquence, les algues vertes intoxiquent le littoral breton et certains éleveurs peinent à développer leurs ventes directes.

Ils sont nombreux et peinent à contrer la mauvaise réputation des fermes à grosse concentration d’animaux. Les poules pondeuses ont également très mauvaise presse, et les vaches laitières essuient régulièrement des surproductions qui entachent la réputation du bon lait français. 

Les subventions gouvernementales ont aidé à la l’agrandissement (à outrance) de certaines exploitations mais n’a pas aidé les petites structures à tenir. L’écart est trop grand, le poids sur les épaules des agriculteurs tout autant. Nous avons donc d’énormes fermes qui polluent et des agriculteurs frustrés : ils travaillent beaucoup pour peu de qualité.

  1. Quelles solutions pour quitter l’élevage intensif ? 

Un état des lieux pour chaque ferme.

Beaucoup d’exploitations sont dans l’impasse. Il faudrait que chaque exploitation, peu importe sa taille, soit visitée par une équipe de professionnels pour contrôler l’ensemble. Les agriculteurs ont besoin d’être accompagnés, rassurés sur l’avenir agricole de la France. Souhaitent-ils poursuivre ? Peuvent-ils poursuivre ? Cet état des lieux permettrait d’expliquer aux exploitants l’impact des fermes usines et les guider sur les portes de sorties, pour eux, pour le métier, pour les français. 

Les exploitations frauduleuses devront être sanctionnées et appelées à changer de direction, pour le bien-être des animaux, pour la qualité de la viande et de l’élevage français. Le contrôle devra être régulier, automatique. Les consommateurs seront rassurés, les éleveurs fiers de leur métier. 

A l’issue de cette restructuration, l’environnement pourra à nouveau être associé, naturellement, au monde de l’élevage. C’est un point essentiel dans la conscience citoyenne. 

Renforcement des sites de ventes directes.

Pendant les différents confinements liés au Covid, l’Etat a débloqué des fonds pour permettre aux exploitants de communiquer efficacement, en ligne, sur les réseaux, sur des marchés, pour vendre leurs produits. Ils ont pu aller à la rencontre de leurs clients, expliquer leurs manières de fonctionner, rassurer les consommateurs. Il faudrait renforcer ces actions, continuer à créer des sites de mises en relation, favoriser les circuits courts. C’est l’avenir ! 

Réévaluer les traités de libre-échange.

Ces derniers favorisent l’industrialisation de l’élevage français. Ils mettent en effet tous les pays en compétition alors qu’ils ne possèdent pas les mêmes normes de production. Les fermes françaises sont donc encouragées à augmenter, tripler, leur productivité pour répondre à la demande. La France devrait favoriser la consommation des français avant de nourrir les pays voisins et très lointains. 

Respecter l’environnement et le paysage français. 

Les ressources de la France sont denses, il apparait essentiel de les valoriser plutôt que de vouloir ressembler aux modèles américains, chinois, brésiliens, qui ont décidé de dénaturer leurs terres pour faire grandir leur agro-industrie. Notre pays est différent, et il semble urgent d’en prendre conscience et d’arrêter de le noyer dans l’industrialisation de son agriculture. 

Le pays a besoin d’une transition et non d’une superproduction. Les résultats seraient importants et essentiels à la viabilité de l’agriculture française :

  • Des français consommateurs de viande rassurés
  • Des abattoirs qui ne seront plus débordés, usés, et enclins aux débordements 
  • Des agriculteurs freinés dans la course à l’industrialisation, aux prêts bancaires, et à l’usure psychologique 
  • Des productions adaptées à la consommation des français : un gaspillage alimentaire et une superproduction à l’arrêt
  • Un environnement sain pour une agriculture, un élevage, sereins.